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Sciences de l'Ingénieur et Simulation
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26 avril 2019

Notre-Dame de Paris et la simulation

Notre-Dame de Paris a-t'elle (va t'elle) résisté? Tout le monde a son avis... sur tout, comme tout le monde est suffisamment expert pour être Président de la République ou sélectionneur de l'équipe de France, ou pour paraphraser Coluche "ceux qui ont un avis sur tout, mais surtout un avis"... ou beaucoup plus avant "Ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent pas" (Lao-Tseu)

Un avis de véritable expert peut être utile. Au-delà des conséquences de l'incendie du 15 avril 2019, se posent les problèmes de la reconstruction et avant de la consolidation de ce qui reste heureusement debout. La simulation numérique pourra aider, avec ses reconstitutions 3D par exemple (Jean-François Prevéraud les a répertoriées dans son oeil du 7 mai 2019) et l'audition de l'académie des technologies du 23 mai, mais aussi grâce à des calculs de résistance. Nous sommes alertés aujourd'hui par les travaux d'une équipe de recherche du CNRS qui commencent déjà à faire débat comme si les faits pouvaient se discuter.

Paolo Vannucci (Université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines) et son équipe (dont le laboratoire Navier) avaient mis en évidence dès 2016 à la suite des attentats de 2015) les risques liés à un incendie (rapport confidentiel qui montre que jusqu'à 2016, les protections étaient insuffisantes). Puis il enchaine sur la résistance au vent

A nonlinear approach to the wind strength of Gothic Cathedrals: The case of Notre Dame of Paris (2018)

Le rapport sur ce qu'il reste de l'intégrité de Notre-Dame vient de paraitre et déchaine tous les commentaires (voir Réagir à cet Article Le Figaro : modélisation de la démagogie !)

Structural integrity of Notre Dame Cathedral after the fire of April 15th, 2019

Le modèle précédent (moins les voutes et le toit) est repris. Les hypothèses sont dans le papier : comme toutes hypothèses, elles peuvent être discutées mais surtout améliorées. Néanmoins il résulte de cette étude comparative (avant - après) que, quand la cathédrale pouvait résister à un vent de 222 km/h, (vitesse rarement dépassée en France, comme montré dans l'article initial) cette valeur est tombée à 90 km/h - vitesse moyenne d'une forte tempête, hors rafale -  (-60%) sans tenir compte des dégradations (et donc de la diminution non évaluée aujourd'hui des caractéristiques) matérielles. Rappelons que la pression supportée par l'édifice est proportionnelle au carré de la vitesse du vent (-80%).

Puisse cette information aider à la prise de décision. Merci Paolo.

On peut lire aussi sur l'acoustique de Notre-Dame avec les travaux de l'acousticien Brian F.G. Katz et l'archéologue du son Mylène Pardoen ou sur l'incendie, et finalement l'article Notre-Dame, cathédrale de la recherche

 

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  • Blog de la simulation et de la modélisation dans les Sciences de l'ingénieur issu d'une expérience bientôt quinquagénaire mais aussi regardant le présent et l'avenir sans concession, sans trop d'académisme (un peu quand même) et sans mercantilisme.
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